Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

mercredi 13 novembre 2013

Dans la merde j'écris ton nom gratuité

Dans le débat sur la gratuité on rencontre des camarades d'accord pour que telle ou telle catégorie de la population bénéficie de la gratuité des transports publics. On en voit même qui manifestent. Passons en revue les ceusses que tu vas exonérer, non par charité, mais parce que tu sais bien qu'ils vont marcher ou rester chez eux si le bus est payant.

Les transports publics gratuits pour les enfants. On peut considérer ça comme une simple extension des allocations familiales ou de l'école gratos.

Les transports publics gratuits pour les lycéens et collégiens puisque ce « métier » ne dégage pas de revenu.

Les syndicats étudiants demandent la gratuité des transports publics pour les étudiants. Bon nombre d'étudiants vivent de privations... Et encore... Pas tous les jours !

Tu vas me dire que les transports publics doivent être gratuits aussi pour les apprentis. Histoire d'assurer leur égalité de droits avec les lycéens et étudiants.

Plus simple. Les transports publics gratuits pour tous les moins de vingt-cinq ans. Ça permet d'assurer l'égalité entre tous les jeunes, de l'étudiant au teneur de mur, en passant par l'arpète.

Y'a pas beaucoup d'opposition à la gratuité des transports publics pour les chômeurs. ATD Quart-Monde va t'expliquer leur dèche vu que moins de la moitié sont indemnisés…

Les transports publics gratuits pour les intermittents, précaires et salariés à temps partiel puisque le Secours populaire te dit que côté revenu… Tiens, si tu veux bien, on va y ajouter les mères seules dont le Secours catholique nous dit encore dans son rapport annuel 2013 combien c'est raide pour elles.

Faudrait aussi songer sérieusement à la gratuité des transports publics pour ceux qui cumulent petit salaire et enfants à charge…

Les transports publics gratuits pour les retraités. Bien des vieux bénéficient d'une retraite riquiqui. Et mon petit Nostradoigtmus prédit que ça va pas s'arranger.

Bon. Je ne t'ai pas beaucoup entendu protester. On vient pourtant d'accorder à la gratuité des transports à un sacré paquet de la population. Tous ceux qui sont dans la merde.

Qui va payer ? Bettencourt, Bolloré et Pinault ? Heu ! Tu crois qu'ils prennent le bus ? Tu penses que ça vaut la peine d'imprimer des tickets et de payer des machines, des guichetiers, des contrôleurs et tout le tintouin pour vérifier les trois-quatre tickets payants d'un bus bondé ?

Les transports gratuits pour tout le monde, c'est plus simple. Et bien moins coûteux pour la collectivité. Et plus paisible : tu n'entendras plus que le gars au RSA, ou la mère seule précarisée à donf abonnée au Secours catho pour boucler les fins de semaine, sont des privilégiés que c'est dégueulasse alors que moi avec mon Smic en réalité augmentée (un carambar par jour) je dois casquer plein pot pour les transports publics. Exactement comme Bernard Arnault et Gérard Mulliez ! Qui eux non plus, malgré leurs milliards, ne paient pas l'école pour leurs gosses...

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Photo PCF NordPoint de vue chanté par Jean Arnulf. « Moi j' dis qu' l'hiver a pas l' même goût /  Selon comment on le regarde / Moi j' dis qu' l'hiver a pas l' même goût / À Mégève ou sous l' pont d' Saint-Cloud »


10 commentaires:

  1. Voilà ! Et en plus, pas besoin de faire une demande et de prouver qu'on a droit à la gratuité, qu'on est étudiant, chômeur ou autre. Pas Besoin de Demander : la gratuité pour tous, c'est la dignité.

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    1. "Pas besoin de demander : la gratuité pour tous, c'est la dignité." Tu sais qu'elle géniale, ta phrase ? Et que je vais pas me gêner pour l'utiliser.

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  2. Dans ma rose-socialo (+PCF+EELV) ville de Saint-Nazaire, il existe une ligne de bus gratuite et secondaire. "C'est d'jà beaucoup" me dit une conductrice de ce bus, à qui j'apprends que la gratuité générale des bus existe, et bien, dans pas mal de villes...
    Une autre fois, un conducteur m'apprend que la ligne se prolonge parfois loin, vers une cité HLM, mais qu'il faut alors payer (1,30€) cette prolongation !!...
    "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?" disait un humouriste...
    Telle est la pratique générale de cette municipalité (et de tout "le rose PS") pour ménager la chèvre et le chou par des embrouilles qui finissent par ne ménager ni le chou (nous) ni la chèvre (le patron, l'affairiste) ...

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    1. Le plus dingue est que faire compliqué comme ça coûte un bras à la collectivité ! Et que tout le monde est fâché frustré : casquer 1,30 pour un rab de ligne ! Ou payer sur une autre ligne parce qu'on n'a pas la chance de vivre sur la ligne gratis. Tout ça ne génère que rancœur parce que c'est injuste ! En plus d'être incompréhensible...

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  3. Entièrement d'accord, d'autant plus que les lignes de chemin de fer ou les voies spécifiques pour les bus, c'est avec nos sous qu'on les finance !

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  4. La gratuité pour tous ou presque dans les transports collectifs serait probablement moins coûteuse que de construire de nouvelles autoroutes ET nécessiterait moins d'entretien des routes parce que moins de bagnoles sur les routes et donc moins d'entretien... Il faudrait pour rendre le tout cohérent développer le ferroutage et le merroutage pour éviter que les poids lourds fassent de longues distances. C'est un choix de société en définitive. Pas besoin non plus d'écotaxe parce qu'il serait interdit de faire plus de X kilomètres sur les routes avec son poids lourd...

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  5. La gratuité c'est la dignité. Moi aussi ça me plaît.
    Assez d'entendre qu'il faut quand même faire payer un petit quelque chose parce que ça responsabilise. j'ai remarqué que ceux qui disent ça n'ont pas de soucis d'argent.

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  6. J'ai bossé vingt cinq ans dans les transports publics à Marseille. Les tarifs étaient vraiment kafkaïens. Gratuits pour les chômeurs (mais seulement pour les indemnisés par les Assedic à l'époque, les fins de droits n'avaient plus qu'à marcher), pour les érémistes (sur justificatif du Conseil général) , réduits pour les jeunots de moins de 26 ans et les familles nombreuses, etc...

    A côté de ça, on dépensait des millions pour acheter les machines et l'informatique pour fabriquer tous ces titres de transport différents (qu'il fallait aussi entretenir, et c'était des usines à gaz, évidemment), pour installer les barrières de paiement du métro et des bus, plus tout un troupeau de contrôleurs pour fliquer les gens.

    Plus la gestion des PV, etc...

    Avec la gratuité, on serait resté un vrai "service public".

    Mais déjà il y a vingt ans, les usagers étaient devenus des "clients". Un mot révélateur...

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    1. Merci d'apporter de l'eau à notre moulin. Et de nous dire par le menu combien une usine à gaz, c'est coûteux tant en fabrication qu'en entretien. Nos énarques, si tellement intelligents, se comportent comme des Shadocks...

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  7. Je n'y avais jamais pensé mais la gratuité dans les transports publics serait un beau principe ! ça me paraitrait assez juste et permettrait peut-être d'éviter certaines rancœurs...
    Le problème est que, malgré les "coûts de la non gratuité" (contrôleurs, différents types de billets à imprimer etc), je sais au moins que la RATP fait d'énormes bénéfices chaque année et je ne suis pas sûr que ce serait toujours le cas si l'on passait à la gratuité (je n'en sais rien mais ça ne me parait pas invraisemblable). Malheureusement la question aujourd'hui serait donc "comment financer ce manque à gagner ?" (bien que voir un service public comme une entreprise lambda ne m’enchante pas).

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !