Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

dimanche 5 janvier 2014

En finir avec l'augmentation du Smic ! (bis)

La gauche fonce dans le mur en chantant toujours les mêmes cantiques ! /7
Le titre est une provocation. Mais François, fidèle lecteur de ce blogue, ne l'a pas compris. Il n'a parlé à la suite de ma première publication que de « coût du travail » et de « pacte de responsabilité pour la compétitivité de nos entreprises. »  Faut dire que ce pauvre garçon est constipé de la comprenette… 

On partait du point de vue du sans-salaire pour faire entendre que l'augmentation du Smic n'est pas une panacée universelle. Menfin, François, arrête tes conneries, on t'a jamais parlé de « diminuer le coût du travail » ! L'inflation a bouffé les augmentations successives du Smic. Le Smic et l'inflation, c'est le chien essayant d'attraper sa queue… On veut que l'inflation ne grignote plus une « augmentation » obtenue par exemple sous la forme des transports publics gratuits, du logement gratuit ou d'une CMU, couverture maladie qui serait vraiment universelle. Parmi une foule d'autres idées pour changer la vie, un commentateur a même proposé l'habitat salarié pour éviter la dépopulation des campagnes.

Le salaire minimum a un aspect secondaire pernicieux. François, toi mon cochon, tu réduis en douce le salaire minimum via l'inflation. Pas de brutale douleur intolérable d'où pas de fort rejet immédiat. Alors que revenir au paiement de services gratuits depuis longtemps est un changement — tu te souviens plus, François, que tu nous as saoulés avec ce mot ? — plus difficile à conduire sans contestation forte. Imagine un instant les réactions si l'école devient brutalement facturée à coût réel… 

Quand on provoque à propos du salaire minimum, on veut en venir à l'universalité dans les faits et pas seulement dans un principe abstrait mais sans consistance dans la réalité. Et la réalité c'est que celles qui perçoivent peu ou pas de salaire sont très nombreuses. Pas de différence de traitement entre les personnes en fonction de ceci ou cela. On veut les mêmes droits pour tous ! Parce que tous les êtres humains ont besoin de manger, se loger, se chauffer, se cultiver, se rencontrer, etc. Même s'ils n'ont pas, ou si on ne leur laisse pas, la possibilité d'apporter une contrepartie. Les enfants, les vieillards, les handicapés et les chômeurs, on les tue ? Ça ira plus vite que le froid et la faim !

Quand on provoque à propos du salaire minimum, on recherche des voies pour la gauche de gauche autres que celles qui ont échoué. La régression sociale est ahurissante en 2013 si on regarde avec des yeux de 1983. La gauche de gauche d'aujourd'hui devrait faire des résultats de république bananière avec une aura de « sauveur de la nation ». On en est loin. S'interroger sur les raisons de cette indifférence nous impose de remettre en cause même les dogmes les mieux gravés dans les Tables de la Loi d'où l'emploi par dérision / provocation d'un vocabulaire religieux. 

La gauche d'avant-hier, politique comme syndicale, a involontairement contribué à émietter le peuple par ses revendications et ses conquêtes sociales. On a obtenu un truc spécifique pour les cheminots, ou pour les ouvriers du bâtiment, ou pour les moins de 25 ans, ou pour certains des petits revenus, ou pour les salariés du commerce, ou pour les handicapés en fauteuil roulant, ou pour les enseignants, ou pour les employés du A, ou pour les retraités du B, ou pour les mères seules… Exemples à l'infini. Cela a généré des multitudes d'îlots comme des multitudes de rancœurs envers tel ou tel îlot. Tu connais celles envers les fonctionnaires ou les « assistés », envers les immigrés ou les jeunes, envers « le public » ou « le privé »… Même dans dans les commentaires de ce blogue on retrouve cet éparpillement qui fait si bien les affaires du patronat.

François, il a eu une érection post-prostatique suivi d'un orgasme libéral en lisant ma pseudo-remise en cause du salaire minimum. Certains me reprochent gentiment cette provocation. On ne veut pas opposer salaire et revenu, ou salaire et gratuité, mais on veut attirer l'attention sur cet angle mort trop négligé de la gauche : le et la sans-salaire. Le lumpenprolétariat disait un vieux barbu.

Car la boussole de la gauche de gauche c'est le souci des plus pauvres (les assistés) ou des plus oubliées (les salopes) qui doivent passer avant tout. En pratique et pas dans un discours abstrait que même François Hollande serait d'accord aque ça mange pas de pain de chanter pour tous les zenfants qui ont faim. Si tu pilotes toujours en fonction de cette boussole, tu ne risques pas de te tromper. Mais faut dire où conduit la boussole. Un sociologue, ou un commentateur du blogue, remarquera qu'il faut surtout le montrer en pratique (« les radicalités concrètes »parce qu'aujourd'hui les discours, si bons soient-ils, ne passent plus tant les gens sont fatigués d'entendre… de la langue de bois.
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L'idiot de Stephan Reggiani, fils de l'autre. « Prenez garde à l'enfant sage / Sous son front roulent des orages. » L'orchestration est moyenne mais texte, mélodie et voix sont de première qualité. 

15 commentaires:

  1. salut partageux

    je ne suis pas d'accord avec ta dernière analyse. Pourquoi car jamais les luttes spécifiques n'ont empêché le mouvement social dans l'histoire d'obtenir des conquêtes qui ce sont étendu a d'autres professions par la suite. On pourrait dire que c'est même le contraire, puisque souvent elle ont même plus d'une fois permis l'extension des droits à d'autres. La véritable raison de l’échec de la gauche réside ailleurs , en particulier dans sa stratégie de capitulation menée par son élite politique alors que tout un peuple la soutenait et elle est aussi par l’échec retentissant de l'union soviétique et
    son régime qui n'avait que nom de socialiste.

    Rappelons nous qu'en son temps sous Mitterrand un dénommé charles Rigoux a mis en place les premiers contrats précaires, qu'un Michel Roccard a mis en place le RMI, toutes ces choses qui ont permis de mettre en place les conditions d'existence d'un futur sous prolétariat dont cette gauche que nous pouvons qualifier que de capitularde a permis de développer..Je me souvient très bien en tant qu'ancien militant PC et JC comme on nous vendait les emplois jeunes et les contrats précaires en nous disant que soit disant çà allait dans le bon sens et c'est d'ailleurs c'est la raison pour laquelle j'ai rendu ma carte étant chômeur .Pourquoi? car je ne tolérais pas l'idée même qu'on se batte pour le moins et non pour le mieux. Après bien évidemment la gauche elle était bien peu crédible à défendre son smic a 1700 euros vu que dans le même temps elle développait des CES a 600 euros par mois, voila le fond du problème et il n'est pas dans les combats de secteurs ou des syndicalistes ont fait tous ce qu'ils pouvaient pour ne pas perdre les rares droits qui leur restaient c'est meme je trouve quelque part leur faire insulte.

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    1. Ce n'est pas insulter des gens que de dire qu'une stratégie ne fonctionne pas ou ne fonctionne plus. Il est vrai historiquement que des conquêtes sociales obtenues ici ou là ont ensuite été étendues. Mais cela s'est arrêté sous la présidence de Giscard. On a retrouvé ça ensuite de 1981 à 1983. Et voilà trente ans que cette stratégie est à nouveau en panne.

      Les grandes manifs des Indignés espagnols me laissaient septique. Elles n'ont servi à rien. Par dérision je nomme parfois ces manifs des processions. Mais je n'ai ni mépris ni volonté d'insulter. Il m'arrive du reste d'y participer même si je n'ai guère d'espoir de les voir déboucher sur le moindre changement d'orientation d'un gouvernement.

      Aujourd'hui les Indignés espagnols s'occupent en petit groupes, et avec beaucoup de succès, d'empêcher les expulsions et de reloger des gens par la force. Rien de spectaculaire, pas de médiatisation ni internationale ni même nationale, mais des résultats agaçant tant le gouvernement qu'il a fait voter des lois liberticides pour interdire toutes ces mini-actions si efficaces.

      Nous devons pouvoir faire part de ce genre de remarques ou de critiques dans le respect de nos camarades.

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    2. "La véritable raison de l’échec de la gauche réside […] dans sa stratégie de capitulation menée par son élite politique." C'est en effet LA très bonne et très forte raison de l'échec du PS comme de tous ceux qui se sont alignés sur le PS. Mais je ne regarde même plus le PS comme un parti de gauche.

      Pour ma part je m'intéresse dans cette série, non au PS, mais à ce qui reste d'une vraie gauche. On dit souvent une "gauche de gauche". L'espace politique de gauche étant vacant par désertion du PS la gauche de gauche peut s'y installer. Et pourtant elle peine à prendre la place. C'est cette difficulté que je cherche à comprendre.

      Tu me diras que la gauche de gauche n'a pas osé pas rompre complètement avec le PS et je te donnerai raison. Lors d'un deuxième tour je ne voterai plus jamais pour le PS puisque je ne vois plus en quoi il diffère de la droite. Et je reproche au FdG de repas le dire ouvertement. Tout en comprenant, comme pour un couple dissous, qu'il est bien difficile de dire d'une personne que l'on a aimée qu'elle est devenue une saloperie sans nom...

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  2. autre anecdote alors membre du mouvement de chomeurs et a son plus fort développement , celui ci a obtenu notamment plein d'avantage pour les chômeurs, et il a noté que cela s'est fait aussi a l’époque grâce au soutien inestimable de militants qui n’étant pas chômeurs nous ont soutenu de tout leur poids.apres bien sur il y a eu l'attitude beaucoup moins glorieuse de dirigeants CGT qui eux ont tout fait pour saborder ce mouvement et y ont malheureusement réussi , il faut dire que la gauche plurielle étant au pouvoir il ne fallait pas trop les malmener.

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    1. Salut Philippe,

      Tu vois que rien n'est tout noir ou tout blanc… Partout on trouve des cons et des gens prêts à pousser à la roue pour faire avancer même une charrette qui n'est pas la leur.

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    2. Certes nais le front de gauche devrait avoir un poistionnement plus clair et il est a mon gout encore trop marque par ceux et clles qui ont saborde la gauche et se posent aujourd hui d un coup en redresseur de tort desole de le dire aussi crument mais vu l etat de service de certains je pense a melenchon notamment il devrait laisser sa place au peuple au vu de ces casseroles.

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  3. Excellent billet !
    Maintenant François Hollande a une nouvelle marotte : la lutte contre les gaspillages. Autrement dit il fait tout pareil que Sarkozy, et derrière cette expression, lutte contre les gaspillages, ce qu'il faut entendre, c'est qu'on va encore fermer des écoles, des hopitaux, des tribunaux, etc.

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  4. j'ajouterai en plus que le cher jean luc, même si je sais ton attachement au front de gauche n'a jamais renié son passé au gouvernement Jospin...sans doute trouve t' il que sa gouvernance était fantastique cependant rappelons encore une fois que le gouvernement jospin fut a l’époque le régime politique qui a le plus privatisé.De fait tu comprendras que pour moi au front de gauche on est très loin de la clarté avec un tel leader...Même si je ne suis pas un partisan du purisme à tout pris il y a quand même des principes sur lesquels on ne peut faire l'impasse...Melenchon au pouvoir ferait t' il la même politique que Jospin? la est mon questionnement personnel surtout que ce dernier regarde toujours avec une nostalgie non dissimulé ce passage honteux de son existence.

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    1. Mon "attachement au FdG." Je n'ai pas d'attachement à une quelconque organisation. Juste la volonté froide d'être utile au mieux de mes possibilités. Ce qui suppose de m'allier à des gens dont je ne partage pas forcément les idées. (Par exemple si on m'avait dit qu'un jour je ferais front commun avec des rrrépublicains !) Pour peu que l'on se mette d'accord sur un certain nombre de points. Ce qui suppose pour moi par exemple de remettre dans ma culotte mon antimilitarisme intransigeant : je suis partisan de l'abolition de l'armée et du désarmement unilatéral. C'est dingue tout ce qu'on pourrait faire avec le pognon économisé...

      Le FdG, avec des gens d'idées très diverses de toute toute la palette des idées sociales, est un regroupement indispensable pour avancer tout comme le Front populaire a été aussi indispensable pour avancer. Quand je critique, ce n'est pas pour reprocher à Mélenchon de ne pas être un pacifique intégral — m'étonnerait que je parvienne à le convaincre d'adopter mes idées… — c'est pour faire avancer plus vite un FdG qui peine à être écouté des plus modestes.

      Je ne partage pas toutes les idées de Mélenchon. Belle découverte ! Mais si on ne doit s'allier qu'avec ceux dont on partage toutes les idées et tous les principes, on est dans un club microscopique, bien confortable, bien inutile et droite comme patronat rigolent.

      Mélenchon râlait déjà comme pas possible à l'époque où il était au gouvernement. Il a échoué à faire bouger de l'intérieur. Je râle poliment, comme bien d'autres, pour faire bouger le FdG. On verra bien si on échoue

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  5. je ne vois malheureusement pas l utilite d etre popur ma part au front de gauche. Pourquoi car tout ce que fait ce mouvement pour moi a l instant ou je parle est de ne rien faire pour developper les luttes. L exemple du front de gauches des luttes totalement absent dans la vingtieme ville de france ou j habite (limoges) en est la helas et de fait etre dedans ou dehors ne rime plus a rienj il y a helas bien logtemps cher partageux si tu veux mon avis que la gauche que tu appelles de tes voeux est morte. J aimerai bien voir pour ma part une gauche du concret et pas du vent qui te reponds a chaque fois que tu leur parle de front de gauche des luttes nete dis pas que c est trop politique trop complique et il en va sans doute de meme d un front de gauche culture. Le baratin front de gauche sur l union qui fait la force ca suffit faudrait que leurs dirigeants mettent aussi leurs mains dans la merde tu en conviendras la je pense :-) car il est trop facile de dire aux autres apres de dire venez pousser a la roue si on ne fait meme pas le minimum...ca c est pour les tocards du pg local que j ai pu approche desole d etre aussi rude avec eux mais ras le bol de ces bobos incapables de mettre en place leur fameux front thematiques meme avec 3 peles et un tondu pour commencer...

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    1. Si tu ne vois pas d'utilité au FdG, tu n'y participes pas. Point. Je n'ai jamais cru en une efficacité quelconque du NPA : je n'y ai jamais participé. Mais je n'ai pas non plus adressé des critiques en rafales à mes amis membres du NPA : ils savaient ce que je pensais. Les scissions successives avec la quasi-disparition du NPA m'ont donné raison. Tous mes amis du NPA sont partis ailleurs. Sans se fâcher avec moi d'avoir vu l'impasse avant eux.

      Prends garde à l'emploi du mot "bobo" qui est un concept de droite visant à diviser la gauche entre avec et sans-emplois. Et c'est un concept très fumeux sans réalité. J'ai été souvent et violemment traité de bobo alors que j'étais chômeur non indemnisé… Et je pense à une femme qui pleurait en me disant qu'elle venait encore de se faire traiter de "grosse bourge" alors qu'elle avait un salaire de 100 euros de plus que le Smic !

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    2. Cher partageux que tu le veuilles ou non il y a une gauche de la gauche qui defend une vision auteritaire. Tu vas sans doute me dire laquelle? Et bien deja celle qui a pour slogan plus de lien moins de biens .pourquoi car il sonne chez les pauvres sur le point de perdre leur logement comme une heresie voila la ou est le risque a gauche a mon avis a force de sortir ce genre de propos vois tu.on pourra me dire que c est pas comme ca qu on l entend mais dans les faits ca fait penser a ca et ca me fait penser a une reunion des amis de la terre dans les annees 2000 ou ces cons permets moi de le dire n avaient d autres sujets que de parler sur le fait que leur encre soit bio ou pas. C est la ou la gauche que tu defends devient helas bobo et de droite et entre nous ce genre de sujet le pauvre rmiste que j etais. Sen foutait. Alors en quoi elle etait pas bobo cette gauche cher partageux?

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  7. Et pour finir je t invite a ecouter cette chanson de renaud. Justements les bobos ou lui meme reconnait l etre alors qu il etait gauche. Ce terme malheureusement encore une realite quant a cette gauche de la trahison qui n a pas hesite plus d une fois renier ces principes; les jose bove et autres ecolos de ce genre en sont helas la triste illustration

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  8. Et qu on soit bien clairs entre nous je suis aussi pour creer plus de liens dans cette societe qui divise mais moins de biens la ca passe pas surtout pour ceux qui ont deja du mal a boucler leurs fins de mois et qui doivent se passer de deja pas mal de chose..on me retorquera sans doute qu avoir plus de biens ca rend pas heureux bien sur mais tu lui dis ca aussi au sdf qui a memme plus de quoi se loger...et voila ou en est la gauche de la gauche avec. De tels slogans empruntes aux decroissants.

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !