Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

mardi 14 janvier 2014

Reprends ton souffle, camarade, lève la tête !


« Notre stratégie politique, au plan mondial comme multinational, a permis à Marion Anne Perrine de gagner le monopole des cœurs en peine. Le changement, c'est maintenant ! »

« Notre stratégie économique, pour les pauvres comme pour les moins riches, a permis de percevoir plus de contributions, directement ou indirectement, mais toujours bénévolement, et sans augmenter le SMIC. Le changement, c'est maintenant ! »

« Notre stratégie sociale audacieuse a permis d'accroître la misère des uns et la fortune des autres, tout en réduisant significativement de 0,1% l'augmentation du nombre de feignants en fin de droits. Le changement, c'est maintenant ! »

« À l'aube de la nouvelle année dont nous voyons poindre l'aurore aux doigts de rose dès potron-miaou, je viens, je vais, je veux rendre un hommage vibrant et particulier, oui, un hommage particulièrement vibrant aux ministres intègres qui planquent leur flouze et leur linge sale dans une lessiveuse made in France. Le changement, c'est fini ! »

« Je salue complaisamment, gracieusement, et poliment, le Catalan au sourire si doux dont la gentillesse — légendaire, doit-on le dire ? — a permis de refouler hors de nos eaux territoriales les eaux usées qui s'évadent inlassablement de Fukushima et d'éloigner le spectre d'une marée noire ou même seulement basanée. Le changement, c'est fini ! »

« Je vous ai compris, Citoyens ! Vous voulez que les impôts baissent ? Qu'il y ait du travail pour tous ? Que l'inflation soit stoppée ? Nous ne pouvons rien faire pour le moment... mais dès que nous le pourrons, nous ferons le double ! »

Et Lou, qui tient un carnet plutôt consacré à la littérature et aux arts, ne souhaite pas trop être regardé aussi comme un blogueur politique !


Mon ami François m'envoie ses vœux pour la nouvelle année. Un long texto, c'est moi qui graisse :

« Comment te dire… pour ce qui vient, là ? Il ne faut rien espérer mais entreprendre. Rien ne sera donné et tout est à prendre. Ceux qui disent que nous rêvons dorment encore. Aucune société n'est irrémédiable, aucun Moyen-Âge définitif. "Reprends ton souffle, camarade, lève la tête !" » (C'est le refrain d'une chanson pour donner la pêche.)

« Un Marocain, devant le train, m'a dit ce soir : Bonne année ! Mais regarde-le, ce pauvre hère, il a une bière, il veut s'assoir. Comme toi, il avait une famille, il est blanc. Il a l'âge de ton père mais là il est seul à boire. On ne se connaît pas mais on se réchauffe, maladroits. Tout ce qui nous reste est d'être Hommes. Les mains se serrent, les mains se donnent. Révolution ! Mon dernier mot, notre seul accord, pour vaincre l'impasse, la rue et la mort. Reprends ton souffle, camarade, il est à toi. À nul autre que ceux que tu voudras il ne servira. »


Mon vieil ami Yannis m'envoie de ses nouvelles. On a passé une journée ensemble voici peu. Son film sur la Grèce, qui donne le moral avec l'envie de retrousser ses manches, tourne le feu de l'enfer. Déjà traduit en seize langues :

« Voilà 30 ans que la mère Thatcher nous a balancé son TINA (there is no alternative !) dans la poire, en instaurant la résignation qui colle à leur canapé nos amis fatalistes. Aujourd'hui Thatcher s'appelle Merkel mais le piège est le même : on veut nous faire croire qu'on n'aurait pas d'autre choix que la mondialisation marchande, autoritaire et antisociale ou le repli nationaliste dans l'odeur du sang. Bleu ou bleu marine, la peste ou le choléra, l'abattoir ou les loups, l'esclavage dans les deux cas. NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES !

Un catho, un écolo, un anarcho. Trois révoltés. Trois humains. Mes frères.

———

Juillet 1936, Serge Utgé-Royo. « Donne-moi ta main, camarade / Prête-moi ton cœur compagnon / Nous referons les barricades / Et la vie, nous la gagnerons. »

11 commentaires:

  1. Hou ben, tot aussi t'es ami avec le Yannis ? Pitête qu'on se connait alors ! =-)

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  2. allez un petit lien pour montrer tout le bien que je pense du pacte de competitivité de hollande et dire que ce gouvernement se dit de gauche....
    http://peintureslectures.chez.com/index.php/2014/01/15/le-pacte-de-competitivite-en-2014-comme-en-1789/

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  3. Bon, ça ne sert pas à grand chose de vitupérer ici ou ailleurs, ça ne changera rien à ce qui est en train de se pointer et qui, répétons-le, était prévisible avec cette gogauche-là aux manettes. On savait à quoi on s’exposait, on le sait depuis les premières trahisons socialistes en 83, depuis ça n’a plus cessé, et l’on va s’étonnant qu’il se trouve encore des votards assez naïfs pour y croire.

    On a à présent une idée précise d’à quelle sauce seront dévorés les plus précarisés d’entre nous, ceux qui n’ont pour vivre que des prestations sociales que l’on verra, d’ici 2017, peu à peu disparaître sous l’alibi de la réinsertion à marche forcée, autrement dit l’exploitation pure et dure, avec le levier de chantage de la mise à la rue – en clair, la déportation immobile.

    L’avenir est au STO. L’idée nous vient d’Allemagne. Quelle surprise. Et Hollande le collabo a dit amen.

    Il restera à ce moment-là, aux plus couillus d’entre nous, et à celles et ceux qui n’auront plus rien à perdre, les vertus de la résistance. Le sabotage de l’outil de travail : il devrait être la règle, déjà, lorsque les contrats jetables se succèdent. Défier l’autorité collaborationniste, la fouler au pied, compisser règlements et formulaires, la beigne au fonctionnaire, le cassage de gueule à son petit chef, quelques colis remplis de m… aux permanences locales des syndicats jaunes. Qu’ils voient qu’on n’est pas tous prêts à verser dans l’esclavage qu’ils cautionnent. Planter une zone royale dans les équipes où l’on aura été inséré de force.
    Et SURTOUT, retourner sa carte d’électeur. Solliciter sa radiation des listes électorales.
    C’est une question de dignité.

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    1. Pas d'accord avec toi. Nos fauxcialistes en peau de lapin ont toujours pulvérisé nos prévisions les plus désastrophiques avec une allégresse qui a étonné même les plus blasés de ceux qui refusaient de voter pour eux.

      Pas d'accord avec toi. Le STO n'était et ne sera que promenade de santé en comparaison des campagnes d'extermination que nous devons attendre. Les keufs et militaires sont déjà entraînés et équipés.

      Pas d'accord avec toi. Même si ça soulage, un colis embrenné dans quelque permanence jaune ne vaudra jamais une poignée de sable jetée dans l'engrenage fragile d'une délicate machine hors de prix.

      Pas d'accord avec toi. Nos amis d'Amérikkke ne votent plus depuis bien longtemps. Un président y est élu par 40% des électeurs potentiels et ça ne dérange apparemment personne. Des gouverneurs y sont élus par 10% des électeurs potentiels et ça ne dérange apparemment personne...

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  4. et hop un dessin de plus sur l'equipe du medef qui va bien nous mettre dedans en tout cas.. voir le lien:

    http://peintureslectures.chez.com/index.php/2014/01/17/lequipe-gagnante-du-medef/

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  5. putain , t'as encore ton fanion " front de gauche " ? ca n'existe plus ! en morceaux !

    Bon courage , et bonne année !

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    1. C'est vrai que le FdG est malade. Ne le mettons pas en terre tout de suite : il remue encore même s'il est bien faible. ;o) Et qui sait s'il ne peut pas guérir ? Peut-être au prix d'une ablation… ;o)

      La gauche est malade et le libertaire qui sommeille en moi n'a pas goût à cracher sur l'ambulance qui file vers l'hôpital… Tu vois, malgré toutes mes réserves, le FdG était / reste une voie moins chimérique que bien d'autres.

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  6. Salut l'ami partageux,
    Je trouve que tu exagères quand tu parles de stratégie pour désigner l'action du gouvernement. Tout juste peut-on parler de navigation à vue !

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    1. Première réaction : j'ai bien rigolé de ton commentaire.

      Deuxième réaction : je ne suis même pas certain qu'il s'agisse de navigation à vue. Nos couillons sont convaincus de la justesse de leur "gouvernance". Et, en bons manipulateurs sachant que la couleuvre est raide à avaler, racontent des carabistouilles pour envelopper leur politique de droite libérale.

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  7. Toujours autant de plaisir à vous lire ! Je vous ferais bien part de tous mes voeux .... mais j'ai bien du mal à y mettre de la gaité .
    Un peu en écho à cette chanson de 36 que vous nous offrez, j'ai pensé à cette info viens de lire, passée bien inaperçue, en provenance d'Espagne ! ça m'a fait vraiment froid dans le dos ...
    Je vous mets le lien vers mon message sur notre forum politique, où j'ai rajouté ma réaction à la lettre d'origine :
    http://sarkostique.fr/index.php?topic=824.msg43523#msg43523

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !