Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

vendredi 14 août 2015

Radio Partageux/11

Le hasard m’a fait découvrir la semaine passée un trio ensoutané au répertoire en tube catholique largement coupé de variétoche fadasse tout aussi tubulaire. Le vin de messe est loin d'être un grand cru. Les violons sont sirupeux. Les synthétiseurs envahissants. Les voix trafiquées par un ingénieur du son pas ingénieux.  Les Prêtres — le nom du trio — vont avoir du mal à me convertir. 

Mais leur croyance commune m’a remis en tête Sœur Marie Keyrouz. Bon, comme je te sens un poil réticent après cette introduction, disons qu’on passe très brutalement de l’église de style Louis-Caisse Moche-les-Clapiers au joyau de l’art roman inséré dans son écrin naturel façon Aulnay de Saintonge ou Saint-Guilhem le Désert (photo). 

Sœur Marie Keyrouz a publié naguère quatre disques chez Harmonia Mundi qui sont quatre bijoux exceptionnels. Voilà une très grande voix, vraiment magnifique, avec un répertoire qui satisfera le mélomane le plus exigeant. Et je suis exigeant. Si Les Prêtres sont catholiques, Sœur Marie Keyrouz est maronite. Ce n’est pas dans un bénitier de quelque obédience que ce soit que tu nages de bonheur ? Moi non plus et on s’en fout. Ça n’empêche pas d'écouter la musique si elle nous plaît. 

Voilà des années je me souviens de gamines chantant avec force conviction « Suck, suck, suck my pussy, baby ! », un petit succès de cette année-là. Je m'étais contenté de traduire ces poétiques paroles — les couplets étaient au niveau du refrain — à leur jeune prof de danse hilare. Mais je n’ai jamais dit à ces adolescentes qu’elles chantaient « chéri, suce-moi la chatte ! » à tue-tête dans la rue. Ça les aurait peut-être dissuadées d’écouter cette musique qu’elles semblaient si fort goûter.

C’est quand même dingue ce que la radio de l’été des blogueurs peut amener à écrire... 

4 commentaires:

  1. Superbe.
    mOins facile à faire chanter que "Suck..."

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  2. les voix de la radio des blogueurs sont impénétrables ;)

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  3. bon aucun rapport avec ton post moi j ai recu un mail de l apcl de ma region c est interessant ou pas ce truc?visiblement les elections approchant les grandes manoeuvres commencent...a quand un mouvement politique qui bouge en dehors des periodes electorales

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  4. tellement occupée tout ce mois d'août commencé en juillet sur la sortie de l'euro, lisant, écrivant des billets… commentant un peu partout, que je n'ai pas eu une minute pour venir écouter tes derniers chants.

    magnifique. Et merci.

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !